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Neutraliser les « déviants » La police mutile et assassine, la justice relaxe : l’impunité est la règle

Depuis 1968, on dénombre au moins 320 morts par la police. Il ne s’agit que d’une estimation très probablement en deçà de la réalité. Les meurtres policiers connus ne sont que ceux pour lesquels il y a des témoins, ou bien ceux qui ont donné lieu à une plainte des proches qui sont parvenus à faire connaître les faits. En d’autres termes, les médias ne parlent que de ceux qu’ils ne peuvent guère cacher. Depuis le début des années 2010, on note une explosion de ce que d’aucuns voudraient appeler des « bavures policières » (plus de 10 par an). En plus des morts, les blessés et mutilés se multiplient. C’est que non seulement l’armement de la police se perfectionne en puissance et en capacité à faire mal, mais en plus le cadre légal qui entoure l’usage de leurs armes s’assouplit très largement, ce qui leur donne carte blanche pour s’en servir en toute impunité. Les condamnations pour les policiers meurtriers comme mutilateurs se font rares. La légitime défense est bien souvent invoquée et reconnue.
Les condamnations, lorsqu’elles sont prononcées, sont rarement sur la base d’un homicide volontaire, ou même involontaire, mais plutôt sur la base de « coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».
Les policiers responsables de la mort de Zyed et Bouna en 2005 ont été relaxés en appel en mai 2015.

En avril 2015, 6 non-lieu ont été prononcés. 3 concernent les jeunes hommes qui ont été mutilés à l’oeil par des tirs de LBD40 le 22 février 2014 à Nantes, au cours de l’immense manifestation contre l’aéroport et son monde. 2 concernent les 2 journalistes, blessés au cours de cette même manifestation, par une grenade et par un tir de LBD40. Le dernier concerne le jeune homme de Montbéliart, également mutilé à l’oeil par un tir de Flashball super-pro alors qu’il s’approchait d’une rixe pour essayer de la calmer. Le Parquet a décidé de communiquer ces décisions de non-lieu par voie de presse. Le message est très clair : les agents de police ne sont jamais coupables et ne le seront jamais.

En revanche, les morts et blessés se retrouvent à être considérés comme responsables de leur confrontation avec les armes de la police. Les plus touchés sont, très clairement, les habitants des quartiers populaires, les immigrés, les sans-papiers, les Roms, les gens du voyage, et les manifestants anticapitalistes. Eux, ce sont les « déviants », des suspects par principe. L’arsenal de lois sécuritaires leur est spécialement dédié. Rien d’étonnant à ce que la police les vise particulièrement puisque l’Etat les désigne comme présumé coupable, avec l’aide des médias qui ne se lassent pas d’écrire d’innombrables lignes sur les « violences urbaines », « les quartiers chauds », ces gens du voyage qui ne vivent pas comme nous « civilisés », ces « casseurs » qui ravagent nos centre-villes et qui nuisent à la « paix publique »…

Ces « déviants » troublant l’ordre public sont confrontés, en plus de la violence policière, à une répression judiciaire particulièrement féroce. Les condamnations à de la prison ferme, même pour des personnes dont le casier judiciaire est vierge, pleuvent, de même que les interdictions de manifestations et les interdictions de territoire. Un simple échange de 10€ contre une barrette de shit donne lieu à un procès (tribunal correctionnel de Nantes, 16 février 2015). De surcroît, les peines infligées sont très fréquemment prononcées sur la base de la parole des « agents assermentés » (les flics), sans preuve convaincante, même aux yeux de la loi. La rhétorique développée autour de personnes ou de groupes de personnes stigmatisés permet de faire accepter toutes ces discriminations et ces répressions, ainsi que le harcèlement policier quotidien (qui comprend les contrôles au faciès).

La multiplication des armes de répression et leur banalisation fait écho au durcissement du cadre légal contre les « déviants », couplée à la discrimination de plus en plus enracinée envers les habitants des quartiers populaires, les Roms, les gens du voyage, les immigrés et les manifestants anticapitalistes. Il ne faut cependant pas perdre de vue que si les premiers sont victimes de racisme, les derniers sont visés non en tant que « catégorie ethnique » mais en tant que nuisibles à la paix publique car luttant contre un ordre économique et social. Cela ne veut pas dire, bien sûr, que les discriminés sur la base du racisme ne sont pas aussi anticapitalistes et inversement. L’Etat use et abuse de la division en catégories pour cloisonner, isoler et donc mieux harceler et réprimer. Ne tombons pas dans le piège.

Le juteux commerce des armes, moyen d’enrichissement, de domination, comme de répression des mouvements sociaux

Le commerce des armes dans le monde constitue un excellent indicateur permettant de saisir les grands enjeux internationaux mais également locaux, ainsi que les positionnements stratégiques de la part de Etats, souvent en complète contradiction avec les discours portés par leurs gouvernements respectifs d’ailleurs.

Quelques indicateurs généraux

Selon l‘Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI en anglais), le chiffre d’affaire du secteur représentait en 1990 30,58 milliards de dollars, 17,95 milliards de dollars en 2002 avant de remonter 28,17 milliards de dollars en 2012. A cela, on peut ajouter les très importantes variations entre chacune de ces périodes, correspondant chacune à la multiplication ou à l’arrêt des conflits.

Si, d’une part, on peut relever l’importance du secteur aéronautique (près des deux tiers), on peut le nuancer en appuyant sur les prix extrêmement élevés de ce secteur. En effet, la vente de 24 rafales de la part de la France à l’Égypte atteint le montant faramineux de 5,2 milliards d’euros (soit 5,6 milliards de dollars à l’heure où ces lignes sont écrites). On peut alors imaginer le nombre d’armes de poings qui, pour la même somme, peuvent être achetées, sans oublier que les équipements servant à la répression des populations coûte encore moins cher…

L’exportation du matériel de répression des foules dit « non-létal »

Chacune de nos manifestations réprimées sert d’annonce publicitaire pour la promotion de l’équipement des forces de « l’ordre ». Parmi ledit équipement, on trouve notamment la matraque télescopique ou le tonfa (censé être un « bâton de défense ») et la gazeuse pour les armes qui servent en cas de corps à corps, le canon à eau, la grenade lacrymogène, la grenade de désencerclement, la grenade assourdissante et les flashball et LBD pour les armes de distance. A noter également qu’outre ce matériel visible, il est fréquent que dans les zones particulièrement tendues, comme les ZAD par exemple, du matériel blindé de l’armée n’est pas loin, pour le cas où… La police française n’est pas seule à être friande de ces armes de répression. Ainsi, les grenades assourdissantes fabriquées en France se retrouvent également à Montréal, où la police en a fait un usage durement ressenti par les manifestants. Les grenades lacrymogènes, quant à elles, ont amplement servi en Turquie (lutte contre un projet urbain) et en Tunisie (chute de Ben Ali). Par ailleurs, l’entreprise Verney-Carron, qui fabrique les flashball, se targue de vendre de plus en plus à l’étranger. Ainsi, des négociations sont en cours (voire achevées) avec le Portugal, la Slovaquie, la Slovénie, le Maroc, le Sénégal, l’Indonésie, la Thaïlande, le Cameroun… La police mexicaine en est désormais dotée, dans ce pays où les manifestations ne cessent au sujet des 43 étudiants assassinés. De même que la police espagnole ; des manifestations massives avaient obtenu la suppression du modèle de flashball alors utilisé dans les armes de la police suite à de graves blessures causées par son utilisation. La décision de le remplacer par le modèle français n’a pas tardé.

A noter que cette transmission d’armes de répression des mouvements sociaux par l’Etat français ne date pas de l’invention du flashball. En effet, l’ancêtre de cette arme, à savoir le fusil à balles en caoutchouc fabriqué par l’entreprise Paul Barril, a été vendu à des pays comme Israël et la Grande-Bretagne, non sans dégâts. Le 27 septembre 1996, au cours d’une manifestation, 3 palestiniens ont été tués et une quarantaine blessés, surtout à la tête, par les forces armées israéliennes. Or, Israël jure que seules des balles en caoutchouc ont été tirées. Les forces indépendantistes progressistes d’Irlande du Nord ont, elles aussi, subi durement la répression avec ces fusils, qui ont causé la mort des plusieurs de ses membres. Le flashball et le LBD sont une version moins mortelle, certes. S’il est vrai que les balles réelles sont autrement plus mortelles et que leur abandon n’est (ou ne serait, selon les Etats) pas à pleurer, il importe néanmoins de s’interroger sur l’armement des forces de l’ordre, dit « non-létal » ou «à létalité atténuée ». D’une part, user de ce type de qualificatif amène à minimiser les blessures, mutilations voire les morts causés par ces armes. Par ailleurs, justement, chaque mort et mutilation dont la responsabilité incombe à l’usage d’armes « non-létales » devrait soulever l’indignation, puisqu’on nous répète bien qu’elles ne sont pas néfastes pour les individus. En outre, les mutilations contreviennent au principe d’intégrité physique des individus proclamé par diverses conventions internationales (comme la Convention européenne des droits de l’homme et des libertés fondamentales), ce qui laisse penser que les contourner est chose aisée même pour les « démocraties ». Enfin, alors même que l’Etat français se targue d’équiper ses forces de police d’armes « à létalité réduite », il n’a aucun scrupule à vendre des armes dont la létalité ne fait aucun doute mais beaucoup de cadavres, à des Etats qui ne s’occupent pas le moins du monde de masquer leurs crimes de masse intérieurs.

L’exportation de matériel et de techniques de guerre sur fond d’opacité

Si la France ne représente qu’entre 7 % et 10 % des sommes échangées dans le commerce international de l’armement, elle reste néanmoins le second fournisseur de la Chine (environ 100 millions d’euros/an de matériel français arrive dans la république populaire depuis 2009, et ce malgré un embargo touchant cet Etat après le massacre de la place Tian’anmen) après la Russie, ou encore le premier fournisseur de l’Arabie Saoudite (avec pas moins de… 2 milliards de dollars pour la seule année 2013). A relever également sa capacité à fournir en armes des pays antagonistes, comme l’Inde et le Pakistan depuis les années 1950.

De la même manière, la France est l’heureux pays d’accueil de l’Eurosatory, qui s’y tient tous les 2 ans, et est le plus grand salon d’exposition d’armement se déroulant au niveau mondial. Ainsi, une part du prestige et de la reconnaissance internationale de la France passe par cette réputation de vendeur d’armes. L’arrivée au pouvoir des socialistes n’a pour l’instant rien changé. « Le duo Hollande-Le Drian est le meilleur qu’ait connu la France pour les ventes d’armes depuis des lustres » annonce un patron du secteur, dans une parole rapportée dans Challenges (notre effort « d’investigation » nous coûte beaucoup…). La France est également le pays d’accueil de Milipol, le salon mondial de la sécurité intérieure des Etats.

Si l’on a tous en mémoire des termes comme « rétro-commissions », « commissions occultes », c’est à dire des pots-de-vin, on parle aujourd’hui de « frais commerciaux exceptionnels » pouvant dépasser 10 % du montant du contrat. Or, chaque contrat touchant ce domaine économique doit obtenir une « autorisation spéciale » délivrée par le Président lui-même. Nous vivons donc dans un État qui participe sans honte ni remords à la corruption internationale. Nos dirigeants et leurs alliés sont donc directement et personnellement responsable du soutien qu’ils apportent de cette façon aux dictatures. C’est d’ailleurs la reconnaissance sans réserve de ce soutien qui avait coûté sa place à la ministre de la défense Michèle Alliot-Marie, en 2011, lorsqu’elle avait exigé que la France aide Ben Ali à écraser la révolte populaire en Tunisie. La perte de la place d’une ministre après de tels propos ne doit cependant pas tromper : les gardes présidentielles des dictatures d’Afrique de l’Ouest sont formées par la France. Il y a des précédents. En effet, la France a considérablement aidé les dictatures d’Amérique Latine, en particulier le Chili de Pinochet, à se renforcer, à massacrer celles et ceux qui résistaient, à l’aide de ses « Escadrons de la mort ». Concrètement, elle s’est attelée à transmettre les techniques de quadrillage de la population mises en œuvre avec succès au cours de la bataille d’Alger, ainsi que les techniques d’appréhension des suspects et leur neutralisation. Ceci dit, la gestion de populations vient de la colonisation elle-même, et non des guerres de décolonisation. L’histoire de la police française est imprégnée de la colonisation. Les résultats ont été à la hauteur de l’objectif poursuivi, ce qui fait de la France un pays expert en maintien de l’ordre (démocratique, bien entendu). Si bien que des pays comme le Qatar requiert ses services. Ainsi, en 2006, la gendarmerie est venue sécuriser les Jeux asiatiques de Doha. En 2022, pour la Coupe du Monde, une coopération entre les deux Etats est prévue.

Le pays « des droits de l’homme », des « lumières » ne se pose que peu de questions d’éthique ou de morale lorsque l’on parle du commerce de l’armement. Selon Amnesty International, entre 2005 et 2010, 13,8 millions d’euros d’armes auront été vendues à l’Égypte chaque année malgré des rapports accablants sur la conditions des droits humains dans le pays, il en va de même pour la Syrie de Bachar el-Assad, la Lybie de Kadhafi… A noter également que l’entreprise française Amesys est en procès pour des accusations de vente de matériel de surveillance au régime Kadhafi. Le choix de s’engager dans une voie autoritaire et guerrière aussi bien sur le plan interne qu’international est assumé. Il importe de la combattre, de toutes les façons possibles. Et il y en a beaucoup.

Lutter contre l’armement en France ne signifie en aucun cas que seule la France est visée par ce combat, ni que l’intérêt de cette lutte est limité aux frontières nationales. Il est nécessaire d’affirmer que viser les entreprises françaises de l’armement fait partie des moyens de lutte contre l’ordre public qu’on nous impose partout dans le monde. Il s’agit d’un moyen d’action permettant de combattre le néo-colonialisme, la répression des contestations par-delà les frontières, aussi bien en Grèce contre l’austérité, au Brésil contre la Coupe du Monde en 2014, aux Etats-Unis contre les violences policières et leur racisme etc. Il importe d’agir ensemble à l’international, de briser les murs qui nous enferment et nous isolent.

Quelques sources et références :
http://22fevrier2015.jimdo.com/
http://27novembre2007.blogspot.de/
http://www.urgence-notre-police-assassine.fr/
http://www.obsarm.org/
Maurice Rajsfus
« Escadrons de la mort. L’école française » Marie-Monique Robin
Bastamag
Rapports d’Amnesty International
www.diplomatie.gouv.fr

PDF Neutraliser les « déviants »

HISTOIRE LOCALE

nobel

Pour qui s’intéresse aux infrastructures qui en France arment les polices européennes, l’usine Nobel Sport de Pont de Buis fait force de loi. Ancienne poudrerie royale sous Louis 14, aujourd’hui dirigée par Gille Roccia, l’usine dont le siège social est situé à Paris contient 6 administrateurs. On peut dire que dans ce village de 3000 habitants l’usine de fabrication de poudres en tout genre est la plus ancrée dans le territoire. Née à la fin du 17ème siècle, principale poudrerie de la région elle a peu à peu donné naissance à la plus jeune commune du Finistère. La charge historique de ce village est essentiellement contenue dans les ruines qui abritaient jadis les poudreries royales, et qui jouxtent aujourd’hui les infrastructures de Nobel Sport. La topographie du village est pour le moins inattendue. Coupé en deux par une rivière, une colline au sud rassemble l’essentiel des habitations et sa voisine au nord contient les 4 km d’enceinte de l’usine.

Pourtant si le nom de ce village résonne dans nos oreilles c’est pour son histoire récente. Le 26 octobre 2013 Pont de Buis occupe tous les journaux télévisés lorsque plusieurs centaines de personnes bardées de bonnets rouges montent à l’assaut d’un portique écotaxe. Évidement la police réplique, et une fois de plus quelqu’un perd sa main en cherchant à renvoyer une grenade offensive. Les média s’en emparent et le mouvement des bonnets rouges prend son envol. Ironie de l’histoire, un habitant de Pont-de-buis perd sa main à cause d’une arme potentiellement fabriquée dans l’usine qui a fait naître son village.

Pour rappel, le mouvement des bonnets rouges émanait à Pont-de-buis d’une conjonction entre le début d’une lutte dans les usines agroalimentaires en déroute et le refus de l’écotaxe parmi les plus gros agriculteurs du département. Notables et ouvriers réunis sous la même bannière.

Et quelque soit l’ambivalence de cette étrange composition, ce mouvement a eu le mérite de mettre en lumière le point de convergence entre ce qui constitue les deux principales courroies de l’économie finistérienne: l’industrie agroalimentaire d’un coté, et l’industrie militaire de l’autre.

Pont-de-buis est à l’évidence le point d’orgue de cette conjonction. Village né de l’industrie militaire, détruit par cette même industrie le 7 août 1975 lorsqu’une explosion tue 4 personnes et souffle 3 kilomètres de maisons, réinvesti plus tard par les ouvriers de l’agroalimentaire, qui se trouvent aujourd’hui brisés par les licenciements à répétition. En somme Pont de Buis concentre tout le désastre économique de ce département.

Pour l’agro-industrie c’est simple, si la faillite programmée par la grande distribution n’a pas raison des agriculteurs, l’état des terres qu’ils cultivent finira de les achever et la production massive de bonnet rouges Armor luxe vendu 5 euros aux manifestants ne changera rien au désastre annoncé.

Aucune analyse ne résume aussi bien l’état de l’agro-industrie bretonne que le décret signé par Stéphane le Foll en janvier 2014 autorisant l’extension des porcheries en Bretagne. Chaque producteur peut à présent agrandir son élevage jusqu’à 5000 nouveaux porcs par an. Et si certains doutent encore de l’effet néfaste d’une telle mesure, il suffit de passer devant une porcherie industrielle pour s’en convaincre. Mais si l’industrie agroalimentaire ne présente plus d’intérêt que pour le sursis permanent qu’elle concède à son inévitable extinction, il nous revient quand même de s’intéresser à ce qui fait la particularité finistérienne en matière de production d’armement. Car ce domaine d’activité a pignon sur rue dans ce coin de la Bretagne.

On retient souvent du Finistère sa combativité contre le nucléaire avec sa lutte déjà légendaire contre une centrale en pays bigouden. Ce que, par contre, on a tendance à oublier, c’est qu’à trente kilomètre à vol d’oiseau de Plogoff, une base de sous marin nucléaire s’est implanté depuis le milieu des années 60, expropriant au passage 400 propriétaires et 6 exploitations agricoles. Autour d’elle, un entrepôt de missiles nucléaires sous la colline de Gwenvenez, le port militaire de Brest, une des plus importante école de gendarmerie du pays, trois compagnies des troupes de choc des fusillier marin à Brest Lanveoc et l’Ile Longue, et une usine de fabrication d’armes pour le maintien de l’ordre. Et pour couronner le tout, une centrale nucléaire en démantèlement depuis plusieurs dizaines d’années à Brénilis.

Bien des luttes ont été menées contre ces infrastructures, permettant parfois de neutraliser leur extension. Entre le début des années 80 et 95 les mobilisations se succèdent sur la presqu’île de Crozon, bloquant notamment le projet d’une nouvelle base sous-marine au Cap de la Chèvre.

Reste qu’aujourd’hui l’industrie de l’armement est l’un des principaux secteurs d’activité. Non qu’il permette à tout le monde de trouver un travail, mais il tente de s’insinuer dans la vie de ce territoire, de devenir l’élément central du décor. Élément central qui a d’ailleurs chassé sans réserve et par l’injonction de l’Europe une part importante des activités côtières de la presqu’île de Crozon.

Il faudrait être fier d’avoir à côté de chez soi des bunker à sous-marin qui ont abrité successivement et depuis1971 Le « Redoutable », le « Terrible », le « Foudroyant », l’ « Indomptable », le « Tonnant », et plus récemment, l' »Inflexible », le « Triomphant », et encore, le « Téméraire ».

C’est dire si les contingents du maintien de l’ordre à la française avaient de l’humour en 2012 en nommant l’opération « CESAR » pour Notre-Dame-des-Landes.

Dans les années 80 même, la petite industrie de la terreur nucléaire a cru bon de chercher une nouvelle clientèle dans cette région pour lui vendre abris anti-atomiques, tenues étanches, rations alimentaires lyophilisées, ou encore combinaisons et autres compteurs Geiger. Comme une manière de dire aux habitants de la pointe bretonne, vous êtes au bout du monde, restez-y, enfermez-vous, la catastrophe n’est pas loin et personnes ne se soucie de votre existence. C’est simple, qui vit aujourd’hui sur la presqu’île de Crozon est pris en étau entre les récifs vertigineux de la côte et un vaste champs d’expérimentation militaire. Triste sort pour une si belle région.

Depuis 2008, Sarkozy et Hollande sont venus successivement fanfaronner sur la presqu’île pour féliciter l’accueil d’un nouveau missile nucléaire, le M-51 et l’agrandissement des hangars de maintenance. Un des cadre de la maîtrise d’œuvre ira même jusqu’à se vanter des plus aberrantes vérités : « Jamais nous n’étions allés aussi vite pour valider une arme aussi complexe. », de quoi avoir des sueurs froides.

Lors de sa campagne présidentielle en 2012, l’actuel président paraphrasait François Mitterand :

« La stratégie de la France, pays détenteur de l’arme nucléaire, n’est ni offensive, ni défensive, elle est de dissuasion… »

Le moins que l’on puisse dire c’est que sur le terrain du maintien de l’ordre historiquement attaché à cette doctrine, l’effet essentiellement dissuasif de ses apparitions s’est en quelques années dissout sous le nombre croissant de blessés et tués par les armes produites en France, ce au quatre coin de l’Europe et jusqu’au Moyen-Orient. La dissuasion atteint toute ses limites dès lors qu’elle trouve face à elle une détermination sans faille.

Un article du Télégramme datant de juin 2013 s’étonnait des failles de sécurité de la base sous-marine de l’île longue, et plus récemment des drones ont survolé la même base sans se faire intercepter. Tout porte à croire que la portée dissuasive de tous ces équipements dissimule très mal les failles matérielles qu’ils abritent. Nous étions à ce propos surpris le 3 décembre 2014 lorsqu’à 200 manifestants marchant autour des grilles d’enceinte sous une discrète escorte policière, nous avons constaté que le site était à l’arrêt. Il s’agissait alors d’une manifestation qui faisait suite à la mort de Rémy Fraisse un mois plus tôt sur la Zad de Sivens. Les règles de sécurité pour une telle industrie imposent des contraintes de production drastiques et sous contrôle. Aussi la présence d’une foule hostile autour du site constitue déjà un danger suffisant pour interrompre la production.

Nobel Sport est un monstre aux pieds d’argile qui permet aux forces de police et de gendarmerie de tuer et mutiler impunément nos compagnons de lutte.

Retrouvons nous à Pont de Buis le week end du 25 octobre 2015.

WEEK-END D’ACTIONS contre l’armement de la police

Le 25 octobre 2015 nous organisons un week-end d’actions contre l’usine Nobelsport fabricant de grenades lacrymogènes et de balles de défense. L’objectif est simple :

– Mener une percée dans l’imaginaire en cherchant de nouveaux points de vulnérabilité de la police et mettre en lumière la source des armes qui mutilent et tuent nos compagnons de lutte, ici en France et sur toute la planète.

– Apprendre ensemble les techniques collectives pour bloquer ce type d’industrie.

L’histoire aura voulu que ce début d’année 2015 marque un tournant majeur dans l’image dégradée des forces de l’ordre après 10 ans de mutilations et d’assassinats répétés.

Dans la rue d’abord, les soubresauts estudiantins des années 2000 sont venus s’ajouter à la colère des banlieues. Tous deux ont mis à jour l’un des aspects principal du maintien de l’ordre : une force essentiellement dissuasive qui le cas échéant contient l’affrontement dans un dispositif qu’elle a préméditée.

Dans les bocages plus récemment, la résistance aux projets d’infrastructures a eu raison un temps du savoir faire français en matière de contrôle d’un territoire. Les gendarmes se sont littéralement embourbés à Notre-Dame-des-Landes et leur naufrage a eu pour conséquence prévisible un usage frénétique de leurs armes entraînant de nombreuses blessures, et le 25 octobre 2014, la mort de Rémi Fraisse sur la Zad du Testet.

Dans la presse enfin, les experts de la sécurité intérieure ont subit l’un des plus gros échec de leur courte histoire en 2008 avec l’affaire de Tarnac. La figure construite de toutes pièces de l’ennemi intérieur devenait en quelques semaines le tombeau de ceux qui l’avaient brandie comme un épouvantail. Exit MAM, Fragnoli, exit les barbouzes de la DCRI chacun d’eux est sorti par la petite porte.

Et si on a perdu l’habitude des petites guerres sales menées aux confins des services de la sécurité intérieure, l’affaire Tarnac relève le niveau. Comme cette histoire en 2009 de disparition d’un militant basque, Jon Anza, dans un train pour Toulouse, qui réapparrait un an plus tard, anonyme, dans une morgue.

Puis, contre toute attente, un attentat frappe le siège de Charlie Hebdo aux premiers jours de l’année 2015. Plusieurs policiers meurent à cette occasion. Branle bas de combat international, tout est mis en œuvre pour orchestrer une des plus spectaculaires mobilisations des dernières années. Le peuple se dresse derrière sa police, et la lourde ardoise accumulée depuis plus de dix ans s’efface presque aussitôt. Des centaines de milliers de personnes défilent auprès de plusieurs chefs d’état et acclament les snipers qui sécurisent la manifestation. Belle démonstration de force de l’antiterrorisme qui trouve enfin sa traduction populaire. Et dans les deux mois qui suivent cet événement morbide, l’état répond méthodiquement à chacune des erreurs qu’il a accumulé.

Le 6 mars 2015 la Zad du testet est expulsée par 200 Paysans de la FNSEA accompagnés par un lourd contingent de gendarmes venu avec une douteuse position de neutralité afin d’ éviter l’escalade de la violence.

En mai 2015, le tribunal de grande instance de Paris rejette le recours civil de la famille de Jon Anza, tout en reconnaissant « un dysfonctionnement au niveau de l’enquête tant de la part de la police que du parquet », mais « pas de faute lourde ».

Le 18 mai, les deux policier responsables de la mort de Zyed et Bouna à Clichy-sous-Bois en 2005 sont relaxés après 10 ans de procédures.

Le 7 du même mois, la presse annonce la tenue d’un procès en antiterrorisme dans le cadre de l’affaire de Tarnac pour trois des inculpés.

Au même moment la commission parlementaire créée par Noël Mamère suite à la mort de Rémi Fraisse, louvoie sur les moyens accordés à la police et entérine leur nouvel armement. Conséquence directe, au flashball se substitue le LBD (Lanceur de balles de défense), plus précis et plus puissant que son prédécesseur.

Et pour couronner le tout, une proposition de loi sur le renseignement légalise toutes les techniques de surveillance que la police pratiquait dans l’ombre. Le message a le mérite d’être clair, plus rien ne viendra entraver l’exercice du maintien de l’ordre, dont l’imaginaire rénové concède à chacun de ses agents la plus respectable des fonctions : celle de protéger la population contre le chaos organisé. Ce que le message oublie de préciser c’est que pour le pouvoir, le chaos organisé qu’il faut conjurer n’a pas grand-chose à voir avec le spectre réinventé de Ben Laden, mais repose dans toutes les manières de vivre, d’habiter, de se rencontrer, de s’organiser qui échappent aux grilles d’analyses du présent.

Aujourd’hui pourtant, il n’est de secret pour personne que la police tue, elle tue tous les ans, à plusieurs reprises, avec les mêmes armes et sous la même autorité, et quand elle ne tue pas elle mutile. Si cette vérité est depuis longtemps d’une banalité affligeante dans les banlieues françaises, elle restait inexistante dans les manifestations.

Depuis la mort de Malik Oussekine en 86, le maintien de l’ordre à la française faisait office d’exemple pour toute l’Europe. Un savoir-faire irréprochable, disait-on, conjugué à un armement fiable bien que de plus en plus létal. En 10 ans et sur différents terrains de lutte, cette maîtrise si fièrement publicisée a fait l’épreuve d’une détermination nouvelle, et surtout d’une extension du champ de l’affrontement. Incendies et saccages dans les banlieues, confrontations dans les bocages, généralisation des techniques de blocage jusqu’à certains cadres de la CGT, sabotages d’outils de travail, de lignes haute tension, les occasions ne manquent pas pour les autorités de se mesurer à des formes de contestation plus hétéroclites. Depuis dix ans maintenant la police ne cesse de réajuster ses méthodes d’intervention et chaque nouveau conflit, chaque revers encaissé est une occasion pour elle d’améliorer sa capacité d’intervention, d’affiner sa doctrine.

Un rapport récent indique à ce propos que l’utilisation des grenades offensives est circonscrite en France à trois types de territoires, les banlieues, les dom tom et les zad. Ce que les pouvoirs se complaisent à qualifier zone de non-droit semblent bénéficier d’un statut particulier et deviennent de véritables laboratoires pour les autorités.

Après les banlieues, les usines, les facs, les lycées, c’est au tour des Zad et de leurs ramifications urbaines d’être l’un des principaux objets d’étude des entrepreneurs de la sécurité.

Dépasser la peur

Il faut reconnaître une certaine tétanie dans les mouvements de lutte face à l’effet ravageur des armes du maintien de l’ordre et à leur usage devenu presque systématique. Si nous étions surpris de voir si peu de monde descendre dans la rue suite à la mort de Rémi, nous l’étions moins de constater les clivages que cette séquence a fait ressurgir dans les mouvements. La crainte plus ou moins fondée de voir se répéter dans les manifs anti répression le même dispositif d’affrontement entraînant les mêmes conséquences, a eu raison de la réaction massive à cet assassinat. Planait comme un sentiment d’abandon pour ceux qui descendaient dans les rues et de dépossession pour ceux qui craignaient les débordements, les blessures etc. La police, elle, s’est contentée de boucler intégralement les centre-villes et d’alimenter le sentiment de crainte par assauts médiatiques successifs.

Cependant, une chose importante et significative s’est produite. Bien que la peur couvrait d’un épais nuage l’atmosphère des manifestations de l’automne, chacune d’entre elles comme à Nantes et Toulouse rassemblait de plus en plus de monde. Et seul le temps et la répétition jouaient contre les manifestants. Il y avait là une colère contenue qui cherchait ses formes d’expression entre prises de rue, blocages de gendarmerie et d’usine d’armement.

La peur est un sentiment paradoxal qui appelle à la fois au replis, à la fois au dépassement. La première réaction, la plus courante produit en substance ce qui fait mourir les luttes ou qui les maintient dans un certain état d’agonie. Chaque peur prend le pas sur l’élaboration. Celle de devoir assumer des pratiques d’affrontement, celle de voir des compagnons de lutte se dissocier de certains actes, celle de trahir son identité politique, et bien d’autres encore.

Toutes ces peurs sont la conséquence en même temps que le moteur de la répression. Elle mettent en lumière ce qui depuis une fragilité de composition ouvre une brèche pour amoindrir la puissance d’un mouvement.

Le meilleur rempart à ce type d’effet c’est de trouver les conditions pour construire une forme de confiance commune, qui n’efface pas les désaccords mais qui prend acte de certaines nécessités stratégiques dans une lutte qui se confronte à un appareil d’état. En somme, la confiance qui nous a permis de repousser 2000 flics en 2012 sur la ZAD, de bloquer en 2011 un train de déchets nucléaires pendant plusieurs heures, d’amener 500 tracteurs dans les rues de Nantes, ou encore de mettre en échec des rafles de sans papier comme à Montreuil.

Il n’y a pas de fatalité derrière les obstacles que nos histoires traversent, il n’y a que des dépassements possibles.

Déplacer le conflit

On le sait, la question du conflit est un des nœuds indémêlables des luttes que nous menons ensemble. Certains le situent sur le terrain juridique, d’autres sur celui des média et de l’opinion publique, d’autres encore sur le terrain de l’action dans la rue, et les clivages ne manquent pas à ce propos.

Reste que beaucoup semblent d’accord pour prétendre qu’une certaine composition entre toutes ces idées produit de la puissance, une puissance capable de défaire les plus audacieuses percées du maintien de l’ordre.

Ce que la conjonction de ces formes permet, c’est d’extraire chacune d’entre elle de son isolement propre.

Réduire le conflit politique à l’affrontement de rue, c’est au mieux avoir l’impression de faire peur au pouvoir, au pire perdre un œil ou la vie.

Assumer une foi sans limite dans « l’opinion publique » c’est abandonner aux journalistes la manière d’énoncer nos idées et leur laisser le monopole de la pensée politique.

S’en remettre à la justice c’est faire preuve d’une croyance aveugle dans une indépendance consumée depuis les premières minutes de sa création.

Pourtant, conjuguer par exemple ces trois dimensions c’est donner les moyens à chacune de soutenir le rapport de force qui lui est imposé. Le soutenir en déplaçant les termes du conflit.

Le maintien de l’ordre ne trouve sa puissance que lorsqu’il a face à lui une force qui se soumet à la symétrie qu’il impose ou parfois qu’il supervise (comme à Sivens récemment).

Déplacer le conflit ne signifie pas qu’il faut renoncer aux pratiques de luttes qui ont fait notre force, il faut en revanche les sortir de l’isolement que l’autorité leur impose. Contourner un dispositif plutôt que le prendre de front, utiliser le droit pour mettre en lumière les irrégularités d’une opération de maintien de l’ordre et la ralentir en conséquence, déjouer à l’unisson les figures médiatiques fabriquée de toutes pièces, bref ramener à soi chaque possibilité comme des options stratégiques plutôt que comme des vérités immuables. L’industrie de l’armement en France a cette double particularité d’être à la pointe des exigences internationales en matière de maintien de l’ordre tout en bénéficiant d’une relative opacité sur la destination de sa production. Pourtant, si en Grèce ceux qui subissent quotidiennement la police sont bien en peine de pouvoir s’attaquer aux producteurs d’armement c’est parce que les armes qui servent à les mutiler viennent de chez nous. Aussi la mort d’un adolescent lors de l’anniversaire de l’occupation du parc Gezi en Turquie il y a un an provient de l’explosion d’une grenade française. Partout et jusque dans les insurrections arabes l’industrie de l’armement français produit le même désastre. Mettre en lumière l’existence de ce type d’industrie n’est rien d’autre que commencer à la sortir de la niche dans laquelle elle est logé et trouver les moyens pour la bloquer.

Pratiques de lutte

S’intéresser au fonctionnement de la police, comme de la justice, y trouver des failles, et les partager, savoir ce qu’ils mangent, comment ils se déplacent, qui les arme et comment ils s’arment, c’est autant de questions que nous souhaitons nous poser pour chercher des manières d’agir. Connaître ces failles pour pouvoir aussi, à un moment opportun, être capable d’amoindrir la capacité de nuisance de ce type d’industrie.

L’idée de se retrouver à Pont de Buis remonte à décembre dernier où suite aux manifestations répondant à la mort de Rémy Fraisse, nous étions plus de 200 à nous être retrouvés devant les portes de Nobelsport sans trop savoir ce qu’il y avait à l’intérieur. Cette expérience nous a appris une chose. Il a suffi d’être ce nombre à tourner autour des grilles d’enceinte de l’usine pour bloquer sa production. Là réside toute la limite d’un site de production d’explosifs soumis à une réglementation drastique. Une simple présence hostile suffit à interrompre la production. Aujourd’hui nous souhaitons aller plus loin dans l’expérimentation des pratiques de blocage de ce type d’industrie. Comment fonctionnent les unités de production, quelles routes empruntent les transporteurs, pour se rendre sur quels sites de stockage, en somme, mettre à jour la petite économie secrète que constitue l’armement de la police et trouver les moyens de la perturber.

Et Nobel Sport dans tout ça

Nobel Sport, c’est une des grandes boîtes de production d’armement de maintien de l’ordre qui existent en France, elle gère la poudrerie de Pont de Buis depuis 1996 et y fabrique pêle-mêle, grenades, cartouches etc. Elle arme non seulement la police mais aussi l’armée et vend ses produits à divers pays étrangers. Quatre établissements sont répartis sur tout le territoire, dont le siège à Paris. La société est dirigée par un ensemble de sept actionnaires évoluant entre l’industrie de l’armement et la finance. C’est une boîte parmi d’autres, nous verrions autant de sens à cibler Alsetex dans la Sarthe ou Verney Carron à Saint Etienne, comme d’ailleurs toutes les sociétés qui équipent les forces de l’ordre, de l’uniforme jusqu’à la peinture des camions. Le site de production représente environ la moitié de la superficie du village, soit plusieurs kilomètres de grillages d’enceintes. Il s’inscrit dans un territoire longtemps dévolue à l’industrie du maintien de l’ordre. École de gendarmerie de Chateaulin, base de sous-marins nucléaires de l’île longue, la présence des autorités ne manque pas dans cette région. Ce que l’on connaît de cette usine, à part son implication historique dans les menées guerrières de Louis 14, c’est la triste réalité d’une industrie hautement explosive, emportant régulièrement avec elle la vie de quelques ouvriers ou les fenêtres des maisons. Les deux moments qu’on retiendra entre 1975 et aujourd’hui laisse quelques sueur froides à qui veut bien imaginer ce que peux signifier vivreà coté d’une usine à poudre.

TOUS À PONT-DE-BUIS !

Plus d’informations sur l’événement seront prochainement disponibles sur le blog.

en pdf :
Appel PontdeBuis p.1 & 4
Appel Pontdebuis p.2 & 3